Festival du film d'animation : Rencontre Florence Miailhe

Après Jean-François Laguionie l’année dernière c’est au tour d’un autre très grand nom de l’animation française d’être célébré par le festival : Florence Miailhe. Elle côtoie la peinture très jeune auprès de sa mère peintre Mireille Miailhe. Mais c’est vers des études en gravure qu’elle se dirige dans les années 80 à l’École Nationale Supérieure des Arts décoratifs à Paris. Sur les conseils de Robert Lapoujade, elle se lance pourtant dans l’animation au début des années 90. Florence Miailhe c’est la beauté du travail de la matière, peinture mais aussi pastel, sable, pigments etc … Elle utilise les matières et les couleurs comme on raconte une histoire. Des histoires cachées dans des lieux où la caméra n’entre pas comme dans Hammam en 1991, pour nous faire voyager dans des histoires des Mille et une nuits avec Schéhérazade en 1995. Et en 2000, lors de la cérémonie des Césars, elle réalise l’exploit de battre des films en prise de vue continue pour obtenir le César du meilleur court-métrage - fait très rare - avec le film Au premier dimanche d’août. A travers une observation minutieuse des relations humaines lors d’un bal populaire, ce véritable chef-d’oeuvre nous montre tout un pan de notre société: Sa beauté, sa violence, sa fragilité, son énergie...
En 2002 dans un documentaire sur l’écrivain Amadou Hampâté Bâ, elle réalise la partie animée à partir d’un conte Soufi : Les Oiseaux blancs et les oiseaux noirs. Elle utilise le sable pour rendre hommage à la tradition orale si chère à l’écrivain malien et aux griots qui racontaient leurs histoires en les dessinant de façon éphémère sur le sol. Le féminin ayant une place toujours très importante dans son cinéma, elle est la seule réalisatrice d’animation à participer à une collection de films érotiques: « Cyprine, Fragments d’un érotisme au féminin » avec son film Matières à rêver. Toujours très politique et sociale dans ses films, elle nous raconte la douleur et les difficultés de devoir s’expatrier, de se voir obligé de partir de chez soi, de fuir, dans son premier long-métrage La Traversée qui sort en 2021. Récemment elle est retournée au format court avec Papillon, bouleversante histoire du champion de natation Alfred Nakache, déporté pendant la seconde guerre mondiale. Au programme, une projection de La Traversée et une rencontre exceptionnelle avec la réalisatrice qui reviendra sur son parcours.

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