
Dublin, Eu et la foi : l’héritage de Saint-Laurent O’Toole
Né en 1128 près de Dublin, Lorcan Ua Thuatail, appelé Laurent O’Toole selon l’usage anglais, était le fils d’un important chef de clan irlandais.
Issu d’une famille noble, il choisit très tôt la voie de la spiritualité et devient abbé du monastère de Glendalough avant d’être nommé archevêque de Dublin en 1162.
Défenseur infatigable de son peuple face aux invasions anglo-normandes, il joue un rôle clé dans les négociations entre l’Irlande et l’Angleterre. À cette époque, le roi Henri II d’Angleterre, soutenu par l’Église catholique romaine, envahit l’Irlande, cherchant à réformer le pays et à en tirer des bénéfices fiscaux. Laurent O’Toole, soumis à l’autorité d’Henri II, fut même nommé légat pontifical pour l’Irlande par le pape Alexandre III.
En 1180, lors d’un voyage en France pour discuter de questions politiques avec le roi d’Angleterre, Henri II, ce dernier le reçut froidement, mécontent des privilèges accordés par le pape à l’Église de Dublin. Empêché de retourner en Irlande, Laurent O’Toole suivit Henri II en Normandie, mais tomba gravement malade en cours de route. C’est à Eu, auprès des chanoines de l’abbaye d’Eu qu’il trouva refuge. Il y mourut le 14 novembre 1180. Très vite, des miracles furent attribués à son tombeau, ce qui conduisit à sa canonisation en 1225, renforçant ainsi le lien unique entre la ville d’Eu et l’Irlande.